Le décès de Régis Ouvrier- Bonnaz m’a profondément affectée. Nous avions fait connaissance vers 2006, lorsque la rénovation des locaux du 41, nous avait contraints à trier les documents et en jeter, faute de place. Cette perte de mémoire nous tourmentait. Elle a rapidement conduit Régis à ressentir la nécessité de préserver la mémoire du lieu, des recherches qui y avaient été menées, des personnes qui les avaient conduites. Ainsi est né le GRESHTO au sein duquel Regis a recruté quelques retraités toujours passionnés par les problèmes de psychologie et a amené des équipes qui travaillaient en parallèle depuis de années, à se rencontrer et à mieux se connaître : l'orientation professionnelle, la psychologie du travail, l’ergonomie, la didactique, la psycho-dynamique, la psycho - pathologie du travail y ont trouvé leur place, tant dans leurs dimensions théoriques que méthodologiques et pratiques.
Ce n’est que plus tard que j’ai compris combien cette initiative correspondait aux intérêts de Régis, passionné pour l’histoire de la psychologie et comment elle faisait fond sur ses connaissances, ses réflexions et ses convictions en ce domaine. Au cours de ces 15 ans consacrés au Greshto, au cours desquels j’ai pu travaillé à ses côtés, c’était un plaisir et un étonnement sans cesse renouvelés de le voir trouver le petit article oublié qui symbolisait si bien la pensée de son auteur, de le voir convaincre par son charisme des collègues qu’elles voulaient écrire le papier qu’il souhaitait ou intervenir dans le séminaire annuel qu’il avait institué. Son sourire faisait merveille. La rubrique histoire de la psychologie du travail de la revue Laboreal, la collection histoire d’Octares lui doivent beaucoup.
Maintenant que certains des premiers participants du Greshto, Serge Blanchard, Charles gadbois, Jacques Leplat, Marcel Turbiaux et son initiateur ne sont plus là, on ne peut qu'espérer que le Greshto puisse être pérennisé comme il le souhaitait. Je l’entends encore au téléphone, en Avril, me faire part de ses nombreux projets.
En gardant un souvenir ému de Régis et du travail accompli.
Annie Weill-Fassina
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